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EXPERT ART d'ASIE Cristina ORTEGA Expert CNES et CEFA rts de la Chine et du Japon Asian Art-

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Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.

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Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.
 

Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.

Jarre Tsubo, Japon, époque Médiévale.

Cette jarre tsubo, haute de 38 cm et large de 31 cm, remonte à la fin de l’époque Muromachi (vers 1500). Construite en argile rouge, elle révèle une matière dense, parsemée de grains de sable qui soulignent la vigueur du grès. La cuisson dans un four tunnel (anagama) a laissé de larges coulées vitrifiées qui courent sur la panse tandis que la poussière de bois, portée par l’air du feu, s’est déposée de façon aléatoire.

Là où le vernis naturel n’a pu adhérer, les oxydes de fer ont rougi la surface, créant des plages brun rouge comme autant de reliefs dans un paysage minéral. Le col court, à lèvre aplatie, se distingue par sa simplicité. Ce type de jarre tsubo servait à stocker l’eau fraîche destinée à la cérémonie du thé, dont on remplissait ensuite, de plus petits récipients.

Même si plusieurs fours ont produit des jarres Tsubo à cette époque, la forme et le tupe de glaçure font penser plus précisément à une production de Tokoname.

Nés sur la péninsule de Chita, les ateliers de Tokoname produisaient dès le XIIᵉ siècle des grès robustes, mais c’est avec l’essor du chanoyu au XIVᵉ siècle que leurs jarres imposantes gagnèrent leur statut : utilitaires et porteuses d’un esthétisme wabi-sabi, elles incarnent la beauté de l’imparfait et de l’éphémère, héritage de la pensée zen qui a traversé la mer depuis la Chine.

Cette pièce illustre l’équilibre entre la maîtrise technique des potiers de Tokoname et la poésie accidentelle du feu. Les marques laissées par d’autres poteries collées au grès, les petites fissures et les irrégularités du modelé invitent le regard à vagabonder, transformant la surface de l’objet en un relief contemplatif. Objet de fonction et de méditation, cette jarre tsubo porte la mémoire d’un Japon médiéval où le geste quotidien se faisait rituel et où chaque imperfection était célébrée comme une trace du temps.

De nombreux musées tels que le Metropolitan ou le British Museum conservent des jarres similaires.

 

Tsubo jar, Japan, Medieval period.

This tsubo jar, 38 cm high and 31 cm wide, dates back to the end of the Muromachi period (circa 1500). Made of red clay, it reveals a dense material, dotted with grains of sand that highlight the strength of the stoneware. Firing in a tunnel kiln (anagama) left large vitrified streaks running across the body, while wood dust, carried by the air from the fire, was deposited randomly.

Where the natural glaze could not adhere, iron oxides reddened the surface, creating reddish-brown patches like reliefs in a mineral landscape. The short neck, with its flattened lip, is distinguished by its simplicity. This type of tsubo jar was used to store fresh water for the tea ceremony, which was then filled into smaller containers. Although several kilns produced Tsubo jars during this period, the shape and glaze type are more reminiscent of Tokoname production.

Established on the Chita Peninsula, Tokoname workshops were producing robust stoneware as early as the 12th century, but it was with the rise of chanoyu in the 14th century that their imposing jars gained their status: utilitarian and embodying a wabi-sabi aesthetic, they embody the beauty of the imperfect and the ephemeral, a legacy of Zen thought that crossed the sea from China.

This piece illustrates the balance between the technical mastery of Tokoname potters and the accidental poetry of fire. The marks left by other pottery bonded to the stoneware, the small cracks, and the irregularities of the modeling invite the eye to wander, transforming the object's surface into a contemplative relief. An object of function and meditation, this tsubo jar carries the memory of a medieval Japan where daily gestures became rituals and where each imperfection was celebrated as a trace of time.

Many museums such as the Metropolitan or the British Museum hold similar jars.