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Description :
Chaval Blanc Hakuba
Cheval blanc, Hakuba, Japon, époque Edo.
Très rare Cheval blanc, Hakuba en japonais, de grande taille en bois sculpté recouvert de Gofun et peint. Queue et crinière tressée en crins. Mors en fer forgé.
Monté sur une base en bois teinté agrémentée de roulettes en bois.
Japon, époque EDO, 18/19ème siècle.
Dans le shintô, le cheval occupe une place privilégiée en tant que monture sacrée des kamis.
Dès l’époque de Nara (710-794), s'établit le culte du shinme, cheval divin, consistant à offrir un cheval vivant en offrande votive à un sanctuaire pour servir symboliquement de coursier aux divinités.
Le Engishiki, recueil de lois et rites du Xe siècle, stipule précisément la couleur du cheval à offrir selon les prières : un cheval noir pour invoquer la pluie, et un cheval blanc pour obtenir le retour du beau temps.
Traditionnellement, le blanc symbolise le soleil et la clarté, tandis que les chevaux sombres évoquent les nuages et les précipitations.
Plus largement, la couleur blanche est synonyme de pureté dans le shintô, renforçant au fil du temps, le caractère sacré des chevaux blancs appelés Hakuba. Ces derniers sont d'ailleurs perçus par les Japonais comme des êtres surnaturels annonciateurs de bons présages.
Les chevaux dédiés aux sanctuaires étaient précieusement entretenus et nourris dans des écuries sacrées ne sortant que le jour du rite où ils étaient envoyés vers les kamis pour leur servir de monture. Ces offrandes couteuses étaient notamment fréquentes chez les seigneurs féodaux souhaitant obtenir la faveur divine.
Avec la hausse des coûts d’entretien des chevaux, des substituts symboliques apparurent dès l'époque médiévale. Les fidèles commencèrent à offrir des représentations équestres de différentes tailles suivant leurs revenus, sous forme de figurines en terre cuite ou en bois, puis des panneaux de bois peints représentant un cheval, appelés ema et signifie image de cheval.
Bien que les Emas aient depuis adopté divers motifs, le terme originel a perduré pour désigner ces plaques votives toujours présentes dans les temples.
Aujourd’hui, rares sont les sanctuaires à entretenir encore de vrais chevaux sacrés (ikegami), une pratique devenue exceptionnelle au Japon, avec seulement une dizaine de sanctuaires recensés. Désormais, ce sont surtout des sculptures en bois grandeur nature de couleur blanche qui remplacent les chevaux vivants, installés traditionnellement dans des écuries votives nommées Hakuba-sha, maison du cheval blancs.
Ces chevaux, conçus pour être déplacés grâce à des roulettes sous leur base, participent à de rares festivals religieux appelés Uma Dashi Matsuri. Conservés dans les sanctuaires shintô, ils sont aujourd’hui d’une grande rareté et ne sortent qu’exceptionnellement, le temps d’un rituel ou d’une procession sacrée.
À Tomo-no-ura, dans la préfecture de Hiroshima, le Hassaku no Uma Dashi constitue une exception unique : chaque année en septembre, quelques familles, issues de clans locaux, présentent lors de ce festival, leurs propres chevaux blancs montés sur roulettes. Ce défilé, destiné à appeler la protection des divinités sur les nouveau-nés, est le seul festival connu où de tels chevaux, habituellement liés à un sanctuaire, appartiennent à des mains privées. Leur rareté (on en compte une dizaine de grande taille) est accentuée par les exigences strictes de conservation : repeints régulièrement, protégés contre les insectes et renforcés structurellement, ils nécessitent un entretien constant, souvent coûteux.
Ainsi, les chevaux blancs représentent non seulement une tradition religieuse profondément ancrée dans la spiritualité japonaise, mais aussi un patrimoine artistique rare et précieux, témoin vivant d'une histoire millénaire et d’une pratique rituelle toujours vibrante. Il est extrêmement rare d'en trouver dans le commerce et hors du Japon, surtout de cette taille tout à fait exceptionnelle.
Hors tout avec la base : hauteur 148cm x 122cm x 46cm
Base seule : 12cm x 122 cm x 46cm
White Horse, Hakuba, Japan, Edo period.
Very rare and large White Horse, Hakuba in Japanese, carved wood covered with gofun and painted. Braided horsehair tail and mane. Wrought iron bit.
Mounted on a stained wood base decorated with wooden wheels.
Japan, Edo period, 18th/19th century.
In Shinto, the horse occupies a privileged place as the sacred mount of the kami.
As early as the Nara period (710-794), the cult of the shinme, the divine horse, was established. It consisted of offering a live horse as votive offering to a shrine to symbolically serve as a steed for the deities.
The Engishiki, a 10th-century collection of laws and rites, stipulates precisely the color of the horse to be offered according to prayers: a black horse to invoke rain, and a white horse to obtain the return of good weather.
Traditionally, white symbolizes the sun and brightness, while dark horses evoke clouds and precipitation.
More broadly, the color white is synonymous with purity in Shinto, reinforcing the sacred character of the white horses called Hakuba. These horses are also perceived by the Japanese as supernatural beings heralding good omens.
Historically, horses dedicated to shrines were carefully maintained and fed in sacred stables, only leaving the stables on the day of the rite, when they were sent to the kami to serve as mounts.
These expensive offerings were particularly common among feudal lords wishing to obtain divine favor.
With the rising cost of maintaining horses, symbolic substitutes appeared as early as the medieval period. Worshippers began offering equestrian representations of varying sizes depending on their income, in the form of terracotta or wooden figurines, then painted wooden panels depicting a horse, called ema, meaning horse image.
Although ema have since adopted various motifs, the original term has persisted to refer to these votive plaques still found in temples.
Today, few shrines still maintain real sacred horses (ikegami), a practice that has become exceptional in Japan, with only about ten recorded shrines. Nowadays, life-size white wooden sculptures have mainly replaced the live horses, traditionally housed in votive stables called Hakuba-sha, or white horse houses.
These horses, designed to be moved using casters under their bases, participate in rare religious festivals called Uma Dashi Matsuri. Preserved in Shinto shrines, they are now extremely rare and are only brought out exceptionally, for the duration of a ritual or sacred procession.
In Tomo-no-ura, Hiroshima Prefecture, the Hassaku no Uma Dashi festival constitutes a unique exception : every September, a few families from local clans present their own white horses mounted on wheels at this festival. This parade, intended to invoke the protection of the deities over newborns, is the only known festival where such horses, usually associated with a shrine, are privately owned. Their rarity - approximately 10 of large size - is accentuated by the strict conservation requirements: regularly repainted, protected against insects, and structurally reinforced, they require constant, often costly, maintenance.
Thus, white horses represent not only a religious tradition deeply rooted in Japanese spirituality, but also a rare and precious artistic heritage, a living testimony to a thousand-year-old history and a still vibrant ritual practice. It's extremely rare to find them commercially available outside of Japan, especially in this exceptional size.
Overall dimensions with base: height 148cm x 122cm x 46cm
Base only: 12cm x 122cm x 46cm